De fabuleuses dentelles, des étudiants issus des universités britanniques les plus prestigieuses, un jury d’exception, un défilé qui s’annonçait prometteur au lendemain de la Graduate Fashion Week : au Sophie Hallette University Design Challenge 2017, tout était en place pour une édition de rêve.
Sauf que cette année, un climat politique chaotique a quelque peu changé la donne… Les élections anticipées obligeant à annuler le traditionnel défilé du dimanche, les étudiants ont été jugés sur dossier. Chacun a dû défendre son travail en images, mais aussi en mots, raconter son utilisation de la dentelle, et exprimer la manière dont il avait tenté de repousser les frontières. Le résultat ? De l’énergie, de la créativité, de l’audace… et une magie intacte, malgré les remous de l’actualité. A tel point que le jury n’a pas choisi un gagnant, mais deux ! Deux talents bourgeonnants, récompensés ex-aequo pour leur mélange d’innovation, de virtuosité technique et d’inspiration.
And the winners are…
Emily Hancock, de l’Université de Manchester, et Max Wells-Gray, de l’Université d’Edinburgh !
La première, Emily Hancock, a créé une collection femme toute en couleurs fraîches et rayures estivales, dans laquelle elle a joué avec la transparence pour accumuler les superpositions. Teintée, brodée, embellie, plissée, collée, la dentelle est extrêmement désirable dans ces silhouettes de jeune fille. Comme le résume l’un des jurés, Fabio Piras, professeur à Central Saint Martins : « De véritables capacités de design et un potentiel commercial fort, avec des finitions de haut niveau. La collection pourrait être vendue directement en boutique. » Un avis que corrobore Veronica Potocko, de Stella McCartney : « Le futur de la dentelle est là : portable, simple, délicate, charmante au toucher mais pleine de modernité. Pour le jour comme pour la nuit. »
Le second, Max Wells-Gray, a signé une collection homme très frappante, à base de dentelle dorée à la feuille d’or et d’embellissements en bois. Un risque réussi, dont l’originalité a été soulignée par tous les jurés. Côté design, les volumes boxy mélangent classicisme, sportswear et une touche de « biker couture », créant des silhouettes extrêmement théâtrales mais portables. Journaliste spécialiste du sur-mesure, James Sherwood admire la manière dont « la dentelle est rendue masculine et néanmoins délicate ». Le dernier mot va à Elizabeth Paton, correspondante du New York Times : « Des silhouettes formidables. Idem pour la couleur et les motifs ».
Emily Hancock et Max Wells-Gray : deux noms à retenir, car nul doute qu’on les réentendra très vite dans le monde de la mode… et de la dentelle.
Photo courtesy of: Max Wells Gray, Emily Hancock, Polly Davis
